Je me souviens de l’Atomium avant rénovation : l'intérieur en ruine d'un moule à gruyère.
L'arbre de mai
Je me souviens de la procession du Meiboom: des types à moitié bourrés – si pas complètement – figurants des soldats moyenâgeux armés de piques et de boucliers, sponsorisés par le Crédit Communal dont le logo est un casque de chevalier bleu. le Bourgmestre paradait dans une décapotable américaine des années cinquante, couleur crème. Les génies de la communication ont du se dire que c’était trop cool.
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Petit blanc
Je me souviens avoir entendu parler d'un grand éléphant blanc à Tervuren en face du musée. Dans mon imagination j'étais très impressionnée. Quand je l’ai vu, j’ai été déçue: c’est l’éléphant du chocolat Côte d’or avec un pygmée sur le dos.
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Titi
Je me souviens du Marché aux Oiseaux sur la Grand Place, le dimanche matin. J’y allais avec ma mère. Je voulais un canari. Que vas-tu faire avec un oiseau? Je les trouvais magnifiques. Elle a longtemps refusé. Quand je l’ai eu, il est mort.
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Devoir de mémoire
Je me souviens, je me souviens… Je me souviens de rien moi monsieur !
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Suske nèn Freddy
Non, je ne me souviens pas d’Annie Cordy, ni de Brel, ni de Johnny. Ca est pour les Français ça. Ici, on a rien à voir avec ça. Ca est la ville la plus cosmopilote du monde, fieu, Bruxelles. Ca est un stoempot, nè. On est des zinneken, des batards, tu vois, en Français, et on est fier de ça. Avec tout ces labbekak de Français qui se pincent le cul même pour pisser et ces vloems qui se prennent pour je sais pas quoi. Ici, ya tout qui cuit ensemble. La pureté de la race, ça a jamais pris ici. Faut être un ghrand pays, avec une ghrande kultuur que tu crois, pour ça. Ici, on est petits, on fait pas son stoeffeleir et on sait vivre. Wé, wé, ca est comme ça. La Marolle ca toujours été comme ça, nè? Alors Annie Cordy, tsé, même que ça serait la reine des pommes en personne, on s'en fout. Alleî, salukes hè.
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Beat Generation
Je me souviens des fuifs à la Gaïté, début quatre-vingt: la New Beat. Le top, mon gars, c’était les insignes «Golf» qu'on se mettait autour du cou, en pendentif, enfin... pas moi, mais les Beat Boys, oui. Personnellement, j'ai pas trop ressenti le besoin de me déguiser. Bon, je serais un peu grunge mais pas encore à l'époque. Trop ridicule ces types torse nu sur les baffles avec leur insigne de bagnole à la con. Une révolution, c'est ce qu'on entendait, discours de propagande oblige, tout est révolutionnaire; la New Beat, c'était surtout la manière de danser. Faut tout de même voir qu'on venait du disco. Hein. Si tu vois ce que je veux dire. Le matin bien entamé, nous-mêmes dans des états, je te dis rien, on rentrait en suivant les rails du tram, pour être bien certains du chemin. Faut dire qu'on chantait et qu'on voyait plus grand chose. Oh, on avait pas plus de treize ans, peut-être quinze, et les tympans explosés. TGV toute la nuit. Tequila Gin Vodka. Si. Imagine, lumière noire, cette musique hypnotique, ces corps nus... Comment dire... Premières défonces, tu plânes, de l'elixir dans ton verre, tout arrive. Hey! Franchement?! Qu’est-ce qu’on a inventé en Belgique depuis la New Beat? Dutroux?
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La Marolle
Plus tof, plus spoem que notre Bruxelles, cela n'existe pas. Ca est une ville où on peut babbeler dans sa langue et faire la zwanze à la place de Brouckère entre deux bloempots. Un vrai bruxellois, c'est un zinneke, un kiekefretter qui fait du stoef et qui pour boire son pot ne fait pas de poef. Et c'est dans les Marolles qu'il va knabeller les bonnes caricolles. Ses krotjes, ses strotjes et le métro, la gueuze, le kriek et le faro sont sa gloire et sa réussite comme Manneken-pis et les patates frites!
Jo May
investiture de Suske DD, ambassadeur de la Marolle
9 janvier 1999
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