Wattman IV, vivre ensemble.

Je me souviens, dans le tram 94, il y avait un petit garçon qui regardait avec envie le conducteur marocain et, surtout, les boutons de la commande du tram. Le wattman a pris le garçon sur ses genoux et, c'est dingue, je te jure, lui a laissé conduire le tram, vraiment. Le petit criait à tue-tête: "Maman, Maman, c’est moi qui conduis le tram, c’est moi qui conduis le tram" et tout le monde souriait.

Pierre Duys et une Anonyme

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Le rêve de mon père était de devenir wattman. J'ai longtemps pensé qu'il avait de drôles d'ambition, ce père né au début de la guerre. En grandissant et en redécouvrant les trams d'autrefois, j'arrive à regretter le charme de ces machines que je n'ai jamais connu qu'en sépia. J'en arrive même à en ressentir une certaine nostalgie. On peut faire partie de ces jeunes générations ultraconnectées et se dire que, oui, ça devait être bien avant...

pierre duys a dit…

mon arrière grand-père, très moustachu, élégant, posait fièrement sur la passerelle de son engin et à son poste de commande. Je me souviens de ma grand-mère me racontant, j'avais six, huit ans, qu'à l'époque, au début du siècle, le sien, le vingtième, wattman, s'était comme pilote d'avion aujourd'hui, les trams venaient d'être inventé, ces trains de ville était un sommet du génie humain, ceux qui s'en occupaient étaient, disait-elle, respectés.