Beat Generation

Je me souviens des fuifs à la Gaïté, début quatre-vingt: la New Beat. Le top, mon gars, c’était les insignes «Golf» qu'on se mettait autour du cou, en pendentif, enfin... pas moi, mais les Beat Boys, oui. Personnellement, j'ai pas trop ressenti le besoin de me déguiser. Bon, je serais un peu grunge mais pas encore à l'époque. Trop ridicule ces types torse nu sur les baffles avec leur insigne de bagnole à la con. Une révolution, c'est ce qu'on entendait, discours de propagande oblige, tout est révolutionnaire; la New Beat, c'était surtout la manière de danser. Faut tout de même voir qu'on venait du disco. Hein. Si tu vois ce que je veux dire. Le matin bien entamé, nous-mêmes dans des états, je te dis rien, on rentrait en suivant les rails du tram, pour être bien certains du chemin. Faut dire qu'on chantait et qu'on voyait plus grand chose. Oh, on avait pas plus de treize ans, peut-être quinze, et les tympans explosés. TGV toute la nuit. Tequila Gin Vodka. Si. Imagine, lumière noire, cette musique hypnotique, ces corps nus... Comment dire... Premières défonces, tu plânes, de l'elixir dans ton verre, tout arrive. Hey! Franchement?! Qu’est-ce qu’on a inventé en Belgique depuis la New Beat? Dutroux?

Aucun commentaire: