Comme des cochons !


Comme des cochons !

Je me souviens, au Coq, face à la Bourse, Jacques Brel y passait, paraît-il, souvent. J’étais un moutard mais je l’ai vu, c'est sûr. Trente ans plus tard, la serveuse affirme que c'était son bistrot préféré, à Bruxelles. L'ambiance a changé, je suppose, même si l'aspect de la salle, ses banquettes brunes, son carrelage jaune et blanc et la vitrine mangeant un poil du trottoir sous des trétaux boisés doivent être proches, sinon identiques, à ce qu'ils furent à l'époque. Des édentés boivent des pils. Des artistes. Des paumés. Le fonctionnaire avant de prendre "son" train pour la province. Le stoeffeleir du coin. Des bonnes femmes blondes aux seins protubérants qui t'accostent et te disent: "Alors, beau gosse, mon chéri, je m'appelle Cathy, tu prends une pils, une fois ? "

Je me souviens que mon vieux chantait dans sa voiture décapotable, à tue-tête, la chanson des bourgeois. J'étais à l'arrière, j'avais le vent dans la face. Je me souviens, j'adorais le refrain et le rythme, cette irrésistible ascension. Je ne savais pas trop ce qu'était un bourgeois mais je sentais bien que c'était une sorte de connard. Des étudiants brailleurs devenus juge et flic. C'est lorsque le vieux s'est dévoilé dans toute sa splendeur, lorsqu'il quittât l'esprit brailleur, que j'ai compris le vrai sens de cette chanson.

Pierre Duys

Barbidule

Je me souviens de Barbidule, ma petite copine du jardin d’enfants de l’école 7, avenue du Bois de la Cambre. Je lui préparais des pâtés de sable et elle acceptait de jouer à touche-touche dans les buissons.

Pierre Duys